Sommes-nous seuls dans l’univers ? Il y a des milliards de galaxies qui contiennent des milliards d’étoiles et pratiquement, chaque étoile possède son cortège de planètes, il doit donc forcément avoir quelques une d’entre elles qui réunissent les conditions nécessaires à la naissance de la vie et à son évolution. Mais bien sûr ! serait-on tenter de répondre. Si on avait répondu oui aux cardinaux des siècles passés, cela nous aurait certainement conduits droit sur le bûcher. La puissance de l’Église a, durant des siècles, été un obstacle à l’évolution de la science, surtout celle qui concernait l’univers. Giordano Bruno a été brûlé et Galilée a dû se rétracter et confiner à l’isolement ; leur péché ! Avoir osé dire que la terre n’était pas le centre du monde.
« La réconciliation de la science avec l’église a eu lieu au siècle des lumières. La science met en place le premier discours universel de l’humanité, la gravitation de Newton, qui vaut pour les riches comme pour les pauvres, les roturiers et les aristocrates, les italiens et les chinois. (Luc Ferry) ».
Cette réconciliation va entraîner une attitude tout à fait différente de l’église à l’égard de la recherche scientifique. Ce changement est mis en évidence par l’encyclique Fides et ratio promulguée par Jean-Paul II en 1988, dans laquelle il reconnaît de manière forte le darwinisme et la théorie du big-bang. Les positions du Vatican sur la question du créationnisme et de l’évolutionnisme et de l’âge de la terre, sont aujourd’hui parfaitement claires. (pour rappel, âge de la terre 4,5 milliards d’années et pour l’univers 13,7).
Donc si l’homme est peut-être seul dans l’univers, ce n’est pas le cas de notre terre. Notre planète bleue aurait des milliards de cousines, François Fressein et son équipe du Centre d’astrophysique de l’université d’Harward ont estimé que le 17 % des étoiles de notre galaxie avaient, au moins une planète de la taille de la terre (entre 0,8 et 1,25 le diamètre de la terre). Considérant que la voie lactée contient environ 100 milliards d’étoiles, il devrait y avoir au moins 17 milliards de « terres » potentielles dans notre galaxie. Lors d’une conférence à Long Beach (Californie) ils ont expliqué avoir analysé des données recueillies depuis 2009, par le satellite Kepler, spécialisé dans la traque d’exoplanètes. Ce dernier détecte les micro-ellipses provoquées de façon régulière par le passage des planètes devant leur étoile. Le satellite ayant déjà détecté plus de 2400 planètes, les chercheurs ont pu commencer à faire des analyses statistiques poussées. Le chiffre qu’ils proposent est prudent, F. Fressein s’est en effet concentré sur les planètes les plus proches du soleil car elles masquent plus souvent leur étoile et donc plus faciles à détecter par Kepler. Les 17 milliards évoquées ne dénombrent que des planètes telluriques situées sur une orbite aussi proche de leur étoile que ne l’est Mercure du soleil. Elle seront certainement trop chaudes pour être habitables. Les spécialistes de Harward ont aussi découvert que les super-terre dont le rayon varie entre 1,25 et 2 fois celui de la terre étaient elles aussi nombreuses. Plus de 20 % des étoiles de la voie lactée auraient, au moins une, dans leur système planétaire. Concrètement, cela signifie qu’il y a des milliards de planètes dans l’univers qui pourraient réunir les conditions nécessaires à l’émergence de la vie.
Si des intelligences extraterrestres sont désespérément absentes de notre système solaire, en existe-t-il dans l’immensité de l’univers ? Et si oui, pouvons-nous communiquer avec elle ? « Le bon sens nous pousse à dire que oui. Les lois physiques, chimiques et biologiques étant universelles, il serait bien étonnant que nous soyons seuls dans notre galaxie et qu’il n’y ait pas, quelque part d’autres êtres capables de se poser des questions sur l’univers et de s’émerveiller de la beauté du monde (Trinh Xuan Thuan) ».
Lorsque l’on pose cette question à Hubert Reeves, il répond ; « pour l’instant nous avons aucune indication que cette vie existe sous une forme ou une autre, mais personnellement, j’ai l’intuition qu’il y a beaucoup de planète habitées ». Pour étayer son intuition, il recourt à l’argumentation des 3 fenêtres. La petite s’ouvre sur la dimension des atomes et des molécules. Les astronomes ont identifié dans tout l’univers les mêmes atomes que nous connaissons ici. Il n’y a pas d’atome présent dans l’espace qui ne soit pas présent sur terre. Les lois de physique sont les mêmes partout. La nature se structure de la même manière, que ce soit dans les lointains quasars que sur la moquette de votre salon. La grande fenêtre s’ouvre quant à elle sur la dimension des galaxies et des étoiles, c’est-à-dire de l’univers visible. Tous ces astres se ressemblent, ils ne sont pas tous identiques mais leurs structures et leurs évolutions sont les même. Là encore, la nature s’organise de la même façon partout dans l’univers. Reste la fenêtre intermédiaire, c’est-à-dire la notre, celle des organismes vivants. Quelque chose que nous ne pouvons pas voir aujourd’hui en dehors de la terre. Mais si la nature se structure de la même manière dans la petite et la grande fenêtre, il est plausible qu’elle se structure également de la même façon dans la fenêtre intermédiaire. Mieux, il serait étonnant que la nature s’étant structurée de la même manière à toutes les échelles, ait laissé un vide au milieu.
Tous ceux qui ne croient pas à une vie extraterrestre avancent comme argument le paradoxe de Fermi. Physicien italien qui se posait cette question dans les années 50 : « s’il existe des êtres vivants partout et donc des civilisations ayant atteint un degré de technologie avancé, comment se fait-il qu’ils ne soient pas venus sur terre : si les extraterrestres existent, où sont-ils donc ? se demandait-il.
Il a fallu, plus de 3 milliards d’années à l’évolution pour passer des premières bactéries aux êtres intelligents que nous sommes. Lorsque le système solaire s’est formé, le nuage de gaz qui s’est effondré contenait tous les ingrédients nécessaires à l’émergence de la vie. Mais pour que ce nuage contienne tous ces éléments, il a fallu des milliards d’années d’évolution des étoiles. En effet au début de l’univers, il n’y avait que de l’hydrogène un peu d’hélium et un faible pourcentage d’autres gaz. Les premières étoiles qui se font formées étaient immenses et ont explosé en supernova et durant ces explosions cataclysmiques, de nouveaux éléments se sont formés et sont venus enrichir d’autres nuages de gaz et ainsi de suite. Donc, le nuage de gaz qui s’est effondré et a donné naissance au système solaire et à la terre a été enrichi par les matériaux, résidus d’explosions de milliers d’étoiles durant des milliards d’années. En conclusion et il est fort possible que le même processus soit en cours sur d’autres planètes et vu les immenses distances qui nous séparent du reste de l’univers, ces civilisations, si elles existent, n’auraient pas encore eu le temps d’arriver jusqu’à nous. Ou alors, ils seraient venus, discrètement, mais quand ils auraient vu la tête de Trump et de Poutine, ils auraient rebroussé chemin.
Pour ma part, ce serait formidable si des extraterrestres, arrivaient jusqu’à nous, ce serait l’unique cause qui serait capable d’unir enfin tous les peuples de la terre.